dimanche 9 octobre 2011

Témoignage de Nathalie Simard



Une femme admirable qui a eu le courage de dénoncer son agresseur

Lorsque j’ai dénoncé mon agresseur le 12 février 2004, je n’avais aucune idée de ce que serait la suite des événements. J’avais peur de la police. D’ailleurs, cette journée-là, je ne pensais vraiment pas les appeler.

J’ai eu un bon ami qui m’a fait réaliser que des gestes criminels avaient été commis sur ma personne et qu’ils étaient excessivement graves. Je pensais que c’était MOI la coupable, qu’il n’y avait aucune porte de sortie qui s’offrait à moi, jusqu’à ce que je rencontre les policiers. Ce sont eux d’ailleurs qui m’ont remis les brochures du CAVAC (Centre d’aide aux victimes d’actes criminels). Je venais de comprendre que je n’étais pas la seule à avoir été victime d’agressionsexuelle et je réalisais qu’il y avait de l’aide pour les victimes.







Nathalie Simard en compagnie du sergent Bessette

Les policiers que j’ai eu la chance de rencontrer lors de cette grande aventure, m’ont été d’un secours inestimable. Ils ont accompli un travail exceptionnel dans le plus grand respect. Leur expertise et leur approche humaine m’ont mise en confiance, d’autant plus que mon histoire était très particulière. J’ai souvent parlé de mon ange, le sergent détective Daniel Lapointe, un être extraordinaire doté d’une patience surprenante. Je tiens encore à le remercier pour tout ce qu’il a fait pour moi.

J’ai aussi grandement apprécié la collaboration exceptionnelle des intervenants de la Sûreté du Québec lors de conférences de sensibilisation face aux abus sexuels. Leur habileté à discuter de ces questions délicates a permis à des milliers de personnes partout au Québec de découvrir la grande ouverture d’esprit de l’organisme, un aspect essentiel pour inciter les victimes d’abus sexuels à dénoncer leur agresseur. J’ai également été heureuse de constater l’importance accordée à la formation des policiers pour traiter les cas d’abus sexuels. Le soutien des intervenants de la Sûreté du Québec a été inestimable, tant pour mon cheminement personnel que pendant la tournée de conférences qui aura permis de sensibiliser des milliers d’intervenants, de parents et d’enfants au Québec.

Merci!

Nathalie Simard

Source : http://www.sq.gouv.qc.ca/femmes/temoignages-et-entrevues/temoignage-nathalie-simard.jsp
Le viol des femmes comme arme de guerre en Somalie

Humanitaire | 09:57 L'ONU tire la sonnette d'alarme. Les femmes tentant de fuir la famine subirait des viols. Les crimes à l'encontre des femmes dans les zones de conflit deviennent une pratique systématique.

Photo AFP



CHANTAL SAVIOZ | 12-08-2011 | 09:57

Le communiqué est sec. Il est relayé par l'AP: "Des femmes et jeunes filles qui tentent de gagner la frontière kényane sont soumises en route à des attaques, dont des viols, par des militants armés et des bandits". C'est Margot Wallström, la représentante spéciale du secrétaire général de l'ONU chargée de la lutte contre les violences sexuelles dans les conflits armés qui tire la sonnette d'alarme. Et comme un écho à ce constat funèbre, le secrétaire général des Nations Uniers lui-même Ban Ki-moon précise que son bureau avait aussi reçu des "informations alarmantes sur des viols présumés" perpétrés par des miliciens alliés au gouvernement dans le sud de la Somalie et sur des enlèvements de jeunes filles pour des mariages forcés avec des insurgés des milices islamistes al-Shabab.

Violer une femmme, c'est la détruire, et détruire tout un tissu social et un système économique. Après les dénonciations des viols massifs au Congo, la pratique s'étend sur le reste du continent africain. Les phrases lapidaires des témoins sur place cachent à peine les horreurs que subissent aujourd'hui les Somaliennes. Une fois arrivées au Kenya, ou dans le camp de réfugiés de Dadaab dans l'est du pays, alors qu'elles espèrent être en sécurité, elles font face "à de nouveaux dangers et difficultés, dont le risque de viol".

Les Nations Unies, mais aussi toutes les associations humanitaires tirent la sonnette d'alarme. L'attention est-elle aujourd'hui suffisante? Le viol est devenu une arme de guerre, une façon de laminer une polpulation avec des enfants nés de la violence, et de détruire à petits feux l'ensemble d'un pays, voir même d'un continent.

Source : http://new.lesquotidiennes.com/politique/le-viol-des-femmes-comme-arme-de-guerre-en-somalie

30e édition de la Journée d'action contre la violence sexuelle faite aux femmes : Une campagne de sensibilisation originale pour agir ensemble contre les agressions sexuelles!

Le mardi 13 septembre 2011


MONTRÉAL, le 12 sept. 2011 - Le Regroupement québécois des Centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS) est fier d'annoncer le lancement de sa toute première campagne de sensibilisation sur le web. L'organisme souligne ainsi la 30e édition de la Journée d'action contre la violence sexuelle faite aux femmes, qui aura lieu le vendredi 16 septembre.

Le RQCALACS, dans les trois capsules qu'il a conçues et produites, adopte une approche tournée vers l'espoir. « Nous interpellons les hommes pour qu'ils refusent d'être complices de la violence sexuelle faite aux femmes. En fait, puisqu'il s'agit d'un problème de société, nous voulons lancer le message qu'il faut agir ensemble, hommes et femmes, pour lutter contre la violence. Nous sommes tous concernés », explique Rosa Pires, porte-parole du RQCALACS. De même, la campagne cherche à contrer le sentiment de culpabilité très souvent vécu par les victimes. « Trop de campagnes de sensibilisation s'adressant aux femmes et aux jeunes tendent à les responsabiliser en leur prêchant la prudence ou en mettant l'accent sur le seul geste de dénoncer. Nous souhaitons responsabiliser les agresseurs et inverser la tendance », ajoute Rosa Pires.

« Notre campagne montre différents visages de la violence sexuelle, comme l'inceste et les drogues du viol. Nous avons aussi mis en scène une dame âgée victime d'attouchements par un préposé, parce que cela arrive malheureusement, et ce partout dans le monde», affirme Karine Tremblay, également porte-parole du Regroupement. Si, dans les deux tiers des cas déclarés à la police, les victimes ont moins de 18 ans, l'autre tiers représente des adultes de tous âges, principalement des femmes. « On croit que certaines femmes, jugées peu attirantes, sont à l'abri de la violence sexuelle. Et, dans le cas des femmes sexy, on les accuse de « provoquer » les agresseurs. Avec cette campagne, nous voulons défaire ces préjugés », renchérit Karine Tremblay.

Le Regroupement invite les internautes à regarder les capsules sur son site internet, puis à les diffuser sur les réseaux sociaux. À l'occasion de la 30e Journée d'action contre la violence sexuelle faite aux femmes, les CALACS aux quatre coins du Québec organisent des activités pour souligner cette journée. « S''impliquer comme citoyen ou citoyenne qui refuse la violence faite aux femmes, partout dans le monde, peut se traduire par un geste simple : Diffuser des outils de sensibilisation et participer à des activités pour manifester votre solidarité envers toutes les femmes victimes de violence sexuelle. Ce sont de petits gestes d'espoir», conclut Rosa Pires.

Renseignements:

Pour information : Rosa Pires ou Karine Tremblay, 514 529-5252; cellulaire 514 346-5252

Pour visionner les capsules de sensibilisation, et pour connaître les coordonnées des CALACS : www.rqcalacs.qc.ca

Source : Regroupement québécois des Centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel (RQCALACS)

Source : http://www.arrondissement.com/mercier_hochelaga_maisonneuve-get-communiques/pc1/u13866-edition-journee-action-contre-violence-sexuelle-faite-femmes-campagne-sensibilisation-originale-pour-agir-ensemble-contre-agressions-sexuelles

Je refuse d’être ce professionnel


Je refuse d’être ce gars



Je refuse d’être ce père

J'ai été abusée par mon frère pendant sept ans. Pour mes parents, c'est du passé et je ne peux plus en parler. Mais je le vis mal.

Par Sylviane Larose (www.servicevie.com)

J'ai été abusée par mon frère depuis l'âge de 7 ans jusqu'à celui de 14 ans, moment où j'ai compris de quoi il s'agissait et mis un terme à tout ça. J'ai maintenant 21 ans. L'an dernier, j'ai été hospitalisée pendant trois mois pour dépression. J'ai écrit une lettre à mes parents dans laquelle je leur ai tout dit. Ils ont d'abord nié. J'ai suivi des thérapies familiales. Mais pour mes parents, c'est du passé, et je ne peux plus en parler. Je le vis mal. Le sexe ne m'apporte pas de plaisir. Si un homme me propose d'aller boire un verre, j'ai toujours en tête que c'est pour me faire quelque chose. J'ai l'impression d'être celle qui n'arrive pas à s'en remettre, que ça ne sert à rien d'en parler, que personne ne peut comprendre, que les gens me jugent ou se moquent. J'avais prévu aller voir une sexologue, mais des remises en question et la peur d'être jugée m'ont fait faire marche arrière au dernier moment. J'ai déjà consulté plusieurs psychiatres et psychologues qui ne m'ont pas trop aidée, ou un peu, mais qui tenaient toujours le même discours...

Malheureusement, cela ne se fait pas aussi facilement. Les sévices ont duré longtemps, et l'absence de soutien de votre famille vous envoie le message que vous faites un plat avec quelque chose qui n'est pas si important.

Vous vivez des problèmes relationnels et sexuels qui vous amènent à vous isoler. Vous semblez aussi croire que vous êtes faible parce que vous n'arrivez pas à les surmonter. Votre difficulté est celle que vivent de nombreuses personnes qui ont subi de tels sévices. On ne fait pas qu'oublier et passer à autre chose. Bien des gens essaient, mais les souvenirs continuent de faire partie de leur vie. Ces expériences ont des conséquences sur la perception de soi et des autres, sur la relation de confiance et la façon de voir la sexualité en général. Il est donc normal que vous éprouviez les difficultés dont vous parlez.

La façon dont votre mère et votre père vous traitent vous amène à croire que vos problèmes sont ridicules, et vous paraissez croire que tout le monde réagira de cette façon. Vous semblez avoir intégré la perception de vos parents, qui ne reconnaissent pas votre souffrance, ce qui vous porte à douter de la légitimité de ce que vous ressentez.

Vous craignez même qu'un thérapeute trouve votre détresse ridicule. Vous ne seriez pourtant pas la première personne à consulter pour cette raison. De nombreux professionnels se sont penchés sur la question parce que ce problème émerge souvent lors de consultations.

Sachez que les sévices sexuels ont des conséquences importantes sur différents plans chez la majorité des personnes qui les ont subis. Plusieurs ont de la difficulté à faire confiance et vont même parfois avoir du mal à entretenir des relations d'amitié. Vous vous êtes isolée, et cela fait partie du problème. De plus, vous craignez qu'on se moque de vous, ce qui rend d'autant plus ardu de s'épanouir dans n'importe quelle relation.

Prenez le temps de contacter des sexologues et de parler un peu avec eux. Vous verrez si vous êtes à l'aise lors d'une conversation téléphonique. Par la suite, allez consulter. Aucun thérapeute ne se moquera de la souffrance que vous vivez. Elle est réelle et c'est la vôtre. Tenter de faire comme si elle n'était pas là ne vous aidera aucunement. Je vous souhaite bonne chance et du courage dans votre démarche.



Source : http://styledevie.sympatico.ca/amour/vie_couple/jai_ete_abusee_par_mon_frere_pendant_sept_ans_pour_mes_parents_cest_du_passe_et_je_ne_peux_plus_en_parler_mais_je_le_vis_mal_/ae756329

Oser parler d'agression sexuelle

Publié le 30 mars 2009 à 07h23 | Mis à jour le 30 mars 2009 à 11h16


Silvia Galipeau
La Presse

Une fille sur trois sera agressée sexuellement avant d'avoir 18 ans. Chez les garçons, un sur cinq ou six, selon les statistiques.

Pour un parent, c'est le tabou ultime. L'horreur absolue. Imaginer que son enfant soit un jour agressé, c'est insoutenable.

Deux intervenantes sociales viennent de publier un livre sur la question: Comment protéger nos enfants contre les agresseurs sexuels, pédophiles et autres prédateurs, aux Éditeurs réunis.

Cela tombe bien. Car comme l'ont révélé la semaine dernière les corps policiers du Québec à l'occasion du lancement d'une campagne de sensibilisation aux agressions sexuelles, bien des mythes perdurent. Le premier, et le plus tenace : l'agresseur. Non, il ne s'agit pas toujours d'un inconnu à cagoule tapi au fond d'une ruelle. La très grande majorité des agresseurs sont connus de leurs victimes et sévissent dans le confort d'une résidence privée.

«Dans 75 à 85% des cas, la personne est connue», insiste Joëlle Boucher-Dandurand, co-auteure et travailleuse sociale dans un CALACS (Centre d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel).

Deuxième mythe : on ne parle d'agression sexuelle qu'en cas de viol. Erreur. «Une agression à caractère sexuel est un acte à connotation sexuelle, avec ou sans contact physique, commis par un individu sans le consentement de la personne visée ou, dans certains cas, notamment dans celui des enfants, par une manipulation affective ou par du chantage», disent les auteures.

Cela inclut donc l'oncle qui tape systématiquement les fesses de sa filleule, ou le commentaire salace et répétitif du genre «hum, j'aimerais être ta banane», illustre Janique Boivin, coauteure et travailleuse sociale dans un CALACS également. «C'est de la violence parce qu'on ne respecte pas l'enfant. Et les conséquences sont similaires. L'enfant ne se sent pas bien».

Grosso modo, l'agression type se déroule comme suit : un père, un oncle, un voisin, un gardien ou une personne de confiance de sexe masculin (98% des personnes accusées sont des hommes) se retrouve seul à seul avec l'enfant. Le parent ne se doute de rien, car il a confiance, justement. L'agresseur commence par des petits attouchements, passe à la fellation, puis à la pénétration. «Habituellement, il y a une gradation, mais pas toujours», précisent les auteures. L'agresseur, usant de son rôle d'autorité, force l'enfant à garder le secret par toutes sortes de moyens. Du genre: «Si tu parles, je ferai la même chose à ta soeur...»

Le livre est d'ailleurs bourré de faits vécus, entendus par les auteures dans leur pratique. Certains passages sont d'ailleurs très difficiles à digérer. Mais c'est voulu. «Nous voulions parler des vraies choses, expliquent-elles. Personne n'est à l'abri. On ne peut pas toujours voir ça venir. Notre pouvoir, c'est de nous informer. Et notre livre est un outil.»

Un outil pour décoder les signaux de détresse, mais aussi pour favoriser les confidences (en encourageant l'enfant, quotidiennement, à exprimer ses émotions, ses malaises, à s'affirmer). Le livre propose d'ailleurs des exercices à faire avec l'enfant, pour s'exercer non seulement à le faire parler, mais aussi, surtout, à l'écouter.

Parce que oui, on peut se remettre d'une telle agression. Mais plus l'enfant en parle tôt, mieux c'est. Encore faut-il qu'il soit entendu.

Source : http://www.cyberpresse.ca/vivre/famille/200903/30/01-841496-oser-parler-dagression-sexuelle.php